
Je pense à lui, encore une fois. Et ça me fait de la peine. Il ne se rend pas compte, il ne sait rien, et c'est peut être mieux ainsi.
Cela doit bien faire deux ans que je le connais. Deux ans à lui parler, à rire avec lui, à pleurer avec lui... Et un petit moment que je crois l'aimer. Mais est-ce vraiment de l'amour, quand on est quasi accro à ses messages ? Est-ce de l'amour, de le vouloir que pour soit ? Est-ce de l'amour, de ne pas supporter ses absences ? Je n'en sais rien. Parfois je me dis que j'en fais trop avec lui, que c'est trop gros pour être vrai.
Je sais bien qu'il aime quelqu'un d'autre, je sais à quel point il peut être charismatique, avec toutes ses filles qui l'entourent. Je sais bien, qu'il habite loin d'ici. Mais, mon Dieu, je n'arrive pas à l'oublier, même la nuit.
La boulangerie me tend les bras, me narguant de ses plus doux parfums de brioches et autres pâtisseries. Moi, d'habitude gourmande, je passe devant comme si elle n'était pas là. Pas faim. Pas aujourd'hui. Laisse-moi tranquille suppôt de graisse.
Le froid de l'hiver est mordant, presque autant que lui, quand il me parle de l'autre fille. Mais j'avance quand même. J'ai envie de bouger, d'être seule dans ma bulle. Je ne veux voir personne. Parce que personne peut comprendre, c'est une histoire trop compliquée. Et je me sens si ridicule, parfois, quand j'y repense... Je me sens tellement molle, démotivée. J'ai besoin de me poser un peu.
Je rejoins le premier café que je rencontre et en commande un. J'essaye de faire comme si tout allait bien, me forçant à sourire au serveur. Mais le coeur n'y est pas. Je suis comme lasse, sans savoir pourquoi. Je dois couvrir quelque chose, à tous les coups. Manquerait plus que ça.
Il fait froid, même dans le bar. Je regarde autour de moi, cette vie qui semble vouloir s'animer sans moi. Même en entendant des rires, je n'arrive pas à me sentir bien. Même si un homme me sourit, je n'arrive pas à apprécier le geste. Je veux juste...lui.
Je m'en mord la lèvre, tellement ça me peine. Je ne sais pas ce qu'il est en train de faire à cet instant précis, mais je sais que lui, ne songe pas à moi. Il a de nombreux amis, beaucoup de sexe féminin. Et aucun doute qu'elles doivent être jolies et intelligentes. Moi, à part faire la pitre... Il n'a pas besoin de moi.
Je repars chez moi le c½ur lourd, trainant des pieds et la tête baissée. Et me dis :”ne pleure pas, arrête, tu es ridicule”. Mais je sais qu'une fois dans ma chambre, les vannes s'ouvriront très facilement.
D'ailleurs, une fois posée à mon bureau, je n'attends plus, j'ouvre mon ordinateur et me connecte. J'ai le coeur qui bat la chamade. Est-ce qu'il sera là ? Est-ce qu'il commencera la conversation ? Est-ce qu'il verra au moins que je suis là ? Je n'en peux plus, il faut que je sache...
Je souris. Il m'a vu.
Ysengrin69, Posté le mardi 18 octobre 2016 18:29
Ta tristesse à livre ouvert, tes ambiances de rue, de toit et de ciel vide ou enuagé, tous tes écrits témoignent d'une grande solitude